Un trio d’entrepreneurs a présenté la semaine dernière un projet pharaonique pour répondre aux problèmes de ressources naturelles : transformer le Sahara en une source pour l’alimentation, l’eau et l’énergie. Le Sahara Forest Project propose de combiner deux technologies - le solaire à concentration et le Seawater Greenhouse, procédé de désalinisation sous serre – pour faire du désert une super ressource naturelle. D’après ses concepteurs, le système permettrait de produire l’énergie de toute l’Afrique et de l’Europe tout en transformant l’une des régions les moins hospitalières en oasis.
Le Sahara Forest Projet est l’idée originale de Charlie Paton, Michael Pawlyn et Bill Watts. Il combine deux technologies. Le Seawater Greenhouse inventé par Charlie Paton et le cabinet Grimshow. Il s’agit en en fait d’un procédé de désalinisation de l’eau de mer sous serre. Le système pompe de l’eau de mer glacée en profondeur, la ramène en surface où, via des jets, elle s’évapore au soleil et serait naturellement débarrassée de son sel. Des condensateurs récupèrent ensuite cette eau douce. D’après Charlie Paton, l’eau évaporée doit ensuite revenir sous forme de pluie. Une technologie déjà testée aux Canaries et au Moyen-Orient.
Le deuxième volet technologique de ce projet est l’installation de panneaux solaires à concentration.Cet système de panneaux solaires munis de concentrateurs et de miroirs est considéré comme l’une des formes d’énergie renouvelable les plus prometteuses. Des miroirs concentrent l’énergie solaire vers un tube contenant un fluide qui chauffe. La chaleur obtenue permet de former de la vapeur d’eau qui entraîne une turbine couplée à un alternateur et de l´électricité est ainsi produite. (Voir sur DDmagazine la vidéo "Centrale thermoélectrique : Névada Solar One, la géante ")
Recouvrir de panneaux solaires à concentrateurs moins d’un pourcent de la surface des déserts permettrait de produire la consommation d’électricité mondiale, souligne Charlie Paton. (Voir à ce sujet Quelle surface de panneaux solaires pour produire l’énergie du monde entier ?)
Le coût du projet pourrait s’élever à 80 millions d’euros d’après les concepteurs pour 20 hectares de serre combinés avec 10 MW de solaire à concentration. Des pays du proche orient, parmi eux Oman, Bahrain, Quatar et le Koweit, ont exprimé leur intérêt pour financer des projets pilotes.
Le projet solaire de l’Afrique du Nord a déjà gagné un soutien politique de l’Europe par Gordon Brown et Nicolas Sarkozy, rapporte Le Guardian. Bien que couteux, il est cohérent avec l’Agence Internationale de l’Energie qui estime que le monde a besoin d’un investissement de 45 trillions de dollars dans les nouvelles formes d’énergie dans les 30 années à venir.
Le projet sera présenté lors de la 4e édition de la série de conférences mondiales de Future of Science qui se tiendra du 24 au 27 septembre à Venise en Italie.
La recherche en matière de concentration , ministère de l'Industrie